plan de soutien à la filière automobile
image : source Pixabay
Non, je ne vais pas vous raconter une de ces histoires qui font souvent la « une » de journaux locaux, mais de… l’Etat.
Avec le retour du beau temps, des « déconfinements » successifs et des espoirs de pouvoir s’évader à plusieurs centaines de kilomètres de chez nous bientôt, est réapparue une soudaine envie de changer notre véhicule diesel, pas beaucoup de kilomètres et bien brave dans les efforts, en nous disant que ce serait peut-être l’occasion ou jamais !
En effet, quelques jours plus tôt, les médias s’étaient faits l’écho de « parcs de voitures neuves » (toutes marques confondues) invendues impressionnants et gênants pour les fabricants à tel point qu’il devenait « urgent » de « déstocker » afin de permettre aux véhicules « nouvelle génération » dont la production va reprendre de les remplacer…
Nous nous étions dit que, selon la bonne vieille loi de « l’offre et de la demande », les concessions baisseraient les prix (nous n’allions même pas jusqu’à penser qu’ils « bradent » les prix), de sorte qu’ un grand nombre de nos concitoyens – et nous-mêmes – en profitent pour rajeunir un « parc vieillissant », sans pour autant se ruiner ou s’endetter le restant de sa vie.
Chacun pouvait raisonnablement penser cela possible, toujours compte-tenu de la loi de l’offre et de la demande.
Quelques jours après, nous apprenons que l’Etat – qui décidément se veut être « partout », sur tous les « fronts », se poser en « sauveur » - (rappelons tout de même au passage que, selon un célèbre personnage de notre Histoire, « l’Etat c’est Nous » !) – allait définir un vaste « plan de soutien » à l’industrie automobile !
Mon épouse conduisant, et alors que nous traversions tout un quartier de concessions automobiles, constitué d’aires de ventes de véhicules neufs, et d’autres d’occasion, je profitais alors de ce que je pouvais déchiffrer distinctement les prix écrits sur les parebrises des véhicules auxquels nous avions envisagé de nous intéresser, déjà avant la déclaration d’état d’urgence sanitaire et le « black-out » qui s’en suivit. Quelle ne fut pas ma surprise de constater que les concessionnaires automobiles – forts de l’annonce de soutien gouvernemental – avaient revu ou maintenu leurs prix tels qu’ils étaient bien avant la pandémie c’est-à-dire…, bien trop élevés pour la plupart des véhicules familiaux, surtout les « routières » plus que les « citadines » (qui peut débourser 40 000 euros ou plus dans ces véhicules, dont beaucoup, même dans les « S.U.V. » ont déjà des moteurs de « nouvelle génération » consommant moins et polluant nettement moins) !
un plan coûteux, sans réelle « contrepartie sociale », déraisonnable et ne prenant pas en compte certains paramètres importants…
8 milliards d’euros d’aides, d’investissements et de prêts, « afin de rendre notre industrie automobile plus compétitive et décarbonée »...
Produire des véhicules propres, nous voulons bien – au contraire – sauf que les seuls qui « tiennent la route » (si l’on peut dire) actuellement, et encore, ce sont les véhicules « tout électrique » et les « véhicules à hydrogène », avec un gros bémol pour les véhicules « tout électrique » : en l’état actuel des techniques de fabrication (sans parler de la pollution à la fabrication et au recyclage des batteries et de l’effet contre-productif de celle-ci sur l’impact supposé « positif » sur l’environnement qu’est censé être celui de ces véhicules dits « propres »), seuls de petits gabarits comme la Renault Zoé ou la Twingo et équivalents dans les autres marques peuvent « faire l’affaire » et encore ! Avec une « autonomie » entre deux recharges, variant de 250 à 350 Km, cela condamne ces petits véhicules – à n’être que des citadines – et donc à un hypothétique « achat en seconde voiture », pour faire ses courses en ville (étant observé que ça va contre la logique adoptée par la plupart des grandes métropoles, Paris en tête, d’interdire de plus en plus les voitures en centre ville !..) .De plus, ces petites citadines « tout électrique » souffrent de plusieurs défauts majeurs, outre ceux dont il vient d’être fait état :
- elles restent chères, eu égard à l’avantage qu’on peut en retirer ;
- même avec le « bonus » de 7 000 € pour les particuliers, et de 5 000 € pour les entreprises, la demande de ces petites citadines devrait a priori demeurer restreinte, et hors de portée de personnes ayant un revenu net mensuel de 1 500 à 2 000 € ! En outre, en « seconde voiture », la demande ne devrait pas être aussi importante que semble le croire l’Etat, qui finalement ne prend pas un si grand risque en n’axant les « bonus » que sur les véhicules « propres » ou « hybrides », ces derniers n’étant en l’état actuel des techniques de fabrication que des « gadgets » puisque ne permettant dans quasiment tous les cas une « autonomie » en électrique absolument ridicule (de l’ordre de 40 à 50 Km) et où personne ne voit d’intérêt, qu’elles utilisent l’énergie cinétique ou celle des décélérations !
- soi-disant « véhicules propres », les « tout électrique » polluent plus à la fabrication, puis en fin de vie, par leurs batteries, lesquelles sont chères, étant relevé en outre que le territoire national est très loin de posséder une couverture suffisante de « bornes de recharge rapide » !
Finalement lorsqu’on observe à la loupe ce « plan de soutien » de 8 milliards d’euros, outre le fait que l’on remarque que les concessionnaires automobiles – dès son annonce – n’ont pas fait le moindre effort sur les prix de leurs véhicules, les maintenant « au plus haut » et comptant sur l’Etat, comme du temps de Jupé et d’Edouard Balladur (économie « sous perfusion », donc malsaine à moyen et long terme…), il est facile de s’apercevoir que ce « plan de soutien au secteur automobile » est à 100% au service des véhicules « dits » de demain (électriques ; hydrogène ; hybrides), des citadines à plus de 90%, et que rien n’a été annoncé en faveur des « déstockages massifs de véhicules actuellement neufs » et dormant un peu partout sur de vastes aires de stockage, et pas davantage pour le « déstockage des véhicules d’occasion récents et peu polluants » !
Aussi, nous ne voyons pas bien ce que vont devenir ces derniers ! Vont-ils être « sacrifiés » et partir « à la casse », au « démantèlement », comme on le fait dans l’aéronautique pour des avions de ligne gros porteurs qui ne sont plus rentables ou trop polluants, ou dans la construction navale, de paquebots trop importants, coûteux et polluants ?
Reste que rien n’a été prévu, absolument rien, pour les gens comme nous, simplement intéressés par « échanger » leur diesel de quelques années contre un véhicule essence ou diesel récent « non-polluant » ou polluant très nettement moins – production 2019/ 2020…
Cherchez l’erreur !
Brochon Didier - https://www.cdjf-casav.com - le plan de soutien à la filière automobile, foireux et coûteux.
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