intervention des forces françaises non exclue en Syrie
Sans doute faut-il y voir d'abord le besoin pour F. Hollande, d'imiter son prédécesseur et d'avoir "son Afghanistan à lui", et ainsi d'asseoir son autorité et se faire une réputation de défenseur des libertés, puisqu'il s'est maintenant engagé au retrait de nos troupes de l'Afghanistan avant la fin de 2012. S'approprier l'initiative d'une action militaire en Syrie lui conférerait une stature internationale qu'il ne possède pas encore.
Mais ce serait faire fi de ses précédentes déclarations, lui qui n'a eu de cesse de dénoncer le nombre de nos soldats, morts au combat en Afghanistan: "trop de morts" disait-il.
Ce serait aussi ignorer la situation réelle, telle qu'elle est sur le terrain (une Syrie d'islamiques et ultra-islamiques, auxquels viennent de s'ajouter des unités d'élite de Téhéran, et d'une manière générale, une situation de chaos, totalement incontrôlable), et sur le terrain diplomatique (la frilosité des Etats Unis, le véto annoncé de la Chine et de la Russie), et surtout les risques d'embrasement de toute la région, Bachar El Assad ayant promis cet embrasement si l'ONU intervenait.
Enfin il paraît difficile de voir une logique dans les déclarations du président, qui d'un côté dit "trop c'est trop", "ça n'a que trop duré", et annonce le retrait précipité de nos troupes du bourbier afghan, et de l'autre, alors que les déficits français continuent de se creuser, et que notre pays ne peut pas se permettre de tels engagements, ni sur le plan humain ni au plan financier, nous dit être favorable à un engagement de la France en Syrie.
Didier BROCHON
Ajout du 17 avril 2017 :
A l'heure du bilan, à quelques jours maintenant du premier tour des élections présidentielles, tandis que le Président sortant "fait ses cartons" et "inaugure les chrysanthèmes" en attendant la prochaine "passation de pouvoirs", je réalise que mon article n'a pas pris une ride, qu'il est malheureusement toujours d'actualité, que l'interventionnisme prôné par F. Hollande ne lui a pas permis de se constituer une "légitimité" sur le plan extérieur, surtout après qu'il ait remis la Légion d'Honneur à l'Emir du Qatar en visite à Paris.
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