Nadine Morano, ex-ministre, s'étant fait piéger par Gérald Dahan, qui lui a fait croire à un véritable entretien téléphonique avec le numéro 2 du FN Louis Aliot, vient de se faire "recadrer", "tacler" et même vertement "tanser" par l'ex-Premier ministre M. Fillon.
A part le "conseil d'ami" que M. Fillon eût été autorisé à lui donner, son statut d'ex-Premier ministre ne lui confère aucune autorité pour ainsi "reprendre" publiquement, et au passage donner du crédit aux propos tenus par son ex-ministre et la ridiculiser.
Certes le procédé utilisé par l'imitateur est condamnable et le sera sans doute, laissons la Justice s'en occuper. Mais le manque de sang froid et d'à propos, aussi bien de Mme Morano que de M. Fillon laissent pantois !
En effet, il aurait suffi à Mme Morano de dire à la Presse, qui s'étonnait de cette conversation enregistrée, qu'elle avait évidemment reconnu parfaitement dans son imitation, la voix de Gérald Dahan et non celle de M. Aliot, et qu'elle s'était volontairement prêtée au jeu, avançant les propos que M. Dahan souhaitait visiblement lui entendre tenir, pour l'inciter ensuite à les divulguer et... le piéger: "l'arroseur arrosé !". Il suffisait à M. Fillon de ne pas intervenir du tout et de laisser Mme Morano se sortir ainsi toute seule la tête haute de cette histoire: répondre comme je le suggère à la Presse enlevait toute véracité aux propos et pensées mêmes de Mme Morano face au vrai Gérald Dahan, et cela aurait eu le double avantage de ridiculiser ce dernier, montrant que ses imitations sont loin d'être parfaites.
Mais au contraire, Mme Morano et M. Fillon ont pris la mauvaise option. Certes M. Dahan écopera sans doute d'une condamnation, mais... quel coup de pub pour lui ! Et quelle image donnent Mme Morano et M. Fillon !
Didier Brochon